Etoiles d'ici et d'ailleurs




Pourquoi ? Pourquoi avoir quitté les étoiles des Champs Elysées pour s'installer à Olaszliszka ? Combien de fois m'a-t-on posé la question. On ? Des parents d'élève (hongrois), essentiellement. Paris, la Ville Lumière, qui attire la Terre entière, le symbole de l'amour, du romantisme, de la mode, de la beauté, de la gastronomie, des palaces et des grands restaurants, cetera cetera... Alors qu'Olaszliszka... Village paumé au bout de l'Europe de Schengen, à la frontière slovaque et ukrainienne. Village petit, village tsigane, village maudit, village meurtri. Le visage du parent forme alors une grimace. Ce rictus qui accompagna longtemps le nom de la commune. Je baisse les yeux. J'ai mal. Mal pour "mon" village. Mais cela ne dure pas. Je les relève et là, je dis, très distinctement, pour bien me faire comprendre de mes amis magyars, "A Olaszliszka aussi, on a des étoiles."

J'ai posé mes dicos à Olaszliszka en 2004. Les dicos, existent-ils encore ? A l'époque, ces pavés remplis de mots, la richesse infinie de la langue, avaient de la valeur et là où ils étaient calés au milieu des livres de référence, j'avais ma base. Avec les enfants, trois petits lutins espiègles, nous traversions l'Europe régulièrement. C'était à chaque fois une aventure incroyable. Qu'ils aimaient prendre le "lalou" !! Ce mot inventé par Augustin à l'âge de deux ans désignait les trains dont il était gavé. Il y passait la moitié de sa vie de garçonnet. Il disait : "Oh, encore un lalou !!!" lorsqu'on était en gare. Il était tellement heureux de coller son nez contre la vitre et de compter ces longs serpents de fer que l'on croisait dans chaque pays ! Nous en avons bouffé des kilomètres, entre Tokaj et le Languedoc où nous étions installés depuis mai 2002 ! Aux vendanges 2004, nous avons dit stop. Harassés par ce manège ridicule, épuisant, coûteux et, finalement, inutile. Et nous nous sommes posés. Avec les petits, avec de l'espoir, des rêves et des projets. Avec mes dicos.


Blottis dans notre Zemplén, la chaîne de volcans qui signe la fin des Carpates, nous jouissons de la vie. Paris ne me quitte jamais. Paris est là, tous les jours dans ma tête et dans mon sang. Paris et ses étoiles. Ni isolés, ni perdus, ni trop loin. Nous sommes ici, à Olala. Sur notre petite planète remplie d'étoiles. Quelle belle place pour observer le monde ! Le monde du vin, le monde dans son ensemble. Un lalou nous emmène directement à Budapest. La gare est à deux kilomètres. A vélo, à pied, en voiture, une broutille. D'ici, je file en Chine ou ailleurs. Reportages, photos, écriture : le trio qui me porte. Avec deux thèmes majeurs : le vin et les chevaux. Des projets plein le ventre. Et mes étoiles du quotidien, que je vous invite à découvrir à travers ce blog.

Commentaires

Popular post

Le trio de Raphaël

La Reine Mère se fout du coronavirus

L’Europe en notes justes