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De Csíksomlyó à Yinchuan, une énergie nouvelle

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Csíksomlyó, Yinchuan, deux villes que tout oppose. L'une, au centre de l'Europe, est un haut-lieu de pélerinage religieux. L'autre est à mille kilomètre à l'ouest de Pékin, aux portes du désert de Gobi, symbole de l'irresistible et incessante conquête de la Grande Chine de Xi Jinping qui festoye aujourd'hui. Et pourtant, elles véhiculent une énergie similaire. Je suis remplie de Chine. J’en déborde. Et, chose étonnante, je suis en pleine forme malgré le voyage qui sépare Yinchuan d’Olaszliszka. Jet lag, coup de barre ? Eh bien non, je pourrais écrire des heures (il le faut), faire un jogging (ce que je ne fais jamais) ou trois heures de balade à cheval (ce que j’aimerais faire toujours) sans cligner de l’œil. Je suis moi-même intriguée. C’est une autre énergie que celle que j’ai rapportée de Csíksomlyó, en Transylvanie, mais cela y ressemble. Une impression de bien-être, comme lorsque l’on sort des mains expertes de la masseuse. Pourtant, tout oppose ces d

7 milliards de pollueurs et moi et moi et moi

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Quand je pose le pied par terre, je pollue. Petit calcul de ce que je laisse à la planète. Pas folichon. Et vous ? Quand je me lève le matin, je traverse la maison. Jusque-là, je n'ai pas beaucoup détruit la planète. Mais je commence par faire un pissou. Mes urines partent dans les égouts, je tire la chasse, et là c'est déjà trop. On est combien à faire pareil ? Je prends ma douche, elle coule longtemps, ou mon bain (il paraît que c'est pire, mais tout dépend de l'eau qu'on fait couler dans la baignoire et de la durée de la douche). Je me lave les dents, le matin, le soir, parfois dans la journée. Je ne supporte pas d'avoir les dents sales. Alors j'évite de faire couler l'eau quand je frotte mes quenottes. Parfois j'oublie. Je culpabilise. C'est normal. Ne pas gaspiller l'eau. Cela me rappelle un petit livre qu'on lisait à nos garçons quand ils étaient petits. C'était un lapin, Lapinou, qui avait les oreilles dressées. Tout au l

La fin du civet

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Un petit lapin, c'est rien me diriez-vous, tout juste bon à manger. Combien de fois vous m'avez dit : on le mange quand ton civet, ce soir ? Mais Perle n'a jamais eu de gras. C'était sous son pelage de flocon un petit tas d'os anguleux. Elle passait sa vie à grignoter, pourtant. Perle a passé la plus belle journée de sa vie, hier. Elle a plongé son corps dans l'herbe fraîche, à l'ombre d'un soleil encore brûlant. Et, allongée, elle a grappillé autour d'elle les feuilles de trèfle qui étaient à sa portée. Elle souriait. Ce matin aussi, elle souriait, allongée dans sa cage. Mais son nez gris ne frémissait plus. Elle allait avoir six ans et demi. Perle est arrivée chez nous en plein hiver, en février 2013. Elle était née le 7 décembre, le jour de la Sainte Ambroise. C'était une portée de petites boules blanches, des mâles et des femelles. Mehdi avait choisi la plus petite. Elle tenait au creux de sa main de gosse de onze ans. On l'av

Votons CMB !

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Pour les Européennes, je vote CMB. On peut toujours rêver, non ? CMB pour Concours Mondial de Bruxelles. Si l'Europe était organisée - pas dirigée - par une équipe telle que ces Belges fous, on serait bien plus heureux ! Réunion au sommet entre la Belgique (représentée par Louis Havaux, fondateur du CMB) et l'Allemagne (le dégustateur et journaliste Michael Hornickel). Et le sourire de Selveggia en arrière-plan. Voilà comment l'Europe devrait être, unie et joyeuse ! Cela fait bien longtemps que je participe au Concours Mondial de Bruxelles comme dégustatrice et présidente de jury (quelle confiance ils ont en moi, mon dieu !). Je ne compte plus les années, depuis une bière mémorable bue devant les caméras belges à Bruxelles en compagnie de Louis Havaux, le fondateur. Quand il créa cette compétition qui vise à décerner des médailles à des vins du monde entier, pensait-il en 1994 que son CMB deviendrait un tel événement, un tel pèlerinage, un tel voyage culturel et

Quand nos coeurs meurent et revivent

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Pendant que le coeur de Paris s'effondrait, celui de ma mère se remettait à vivre. Etrange coincidence du temps et de la vie. Notre Dame, notre chère dame. Maman fut opérée - pour la pause d'un TAVI (transcatheter aortic valve implantation) - juste avant que les premières flammes de Notre Dame ne se déclarent. Je n'étais pas sur place. Je peux imaginer le spectacle douloureux et brûlant de notre belle cathédrale en feu, retransmis à la vitesse de l'éclair par tous les médias - France Inter et réseaux habituels. Nous avons tous été secoués. J'ai attendu, tout en regardant la pointe s'effondrer à travers vos posts - des nouvelles du bloc opératoire d'un hôpital proche de Versailles. Elles sont venues bien après. "Elle va bien". C'est tout ce que j'ai pu savoir. "Elle va bien". Ma mère. Ohhh, elle bien jeune cela dit, 88 ans de chair et d'os (et d'un sacré caractère) ! Si jeune, comparée aux presque mille ans de la dame